Le 20/11/2011 - Propos recueillis par Florian VAUTHRIN

Fadil Bellaabouss peut avoir le sourire. Le 14 Novembre 2011, le Tribunal Arbitral du Sport à tranché : La suspension de l’athlète du MBA est reconduite pour six mois supplémentaires mais prendra bien fin le 4 décembre prochain.

En effet, en prenant en date de départ des six mois le 5 Juin 2011, Fadil pourra recourir en compétition à partir du 4 décembre à minuit.

Entrainé par Bruno Gager à l’INSEP sur Paris, Fadil est bien décidé à revenir fort en cette année Olympique et montrer à tous de quoi il est capable.

Retour en détails sur ses deux dernières saisons et perspectives sur l’avenir :

En 2010, pas épargné par les blessures vous récupérez votre titre de champion de France Elite et vous qualifiez aux championnats d’Europe de Barcelone sur 400mH.

2010 : une saison difficile ?

Oui c’est certain, ça n’a vraiment pas été une saison facile pour moi. Malgré un accident de voiture et une fissure à la lombaire L5, j’ai tout de même fais l’effort de faire les interclubs cette année là. Par la suite j’ai été blessé au adducteurs et j’ai eux une double hernie inguinale. Je me suis accroché pour me qualifier au championnat d’Europe où j’avais à cœur de jouer le titre.

A Barcelone, vous arrivez avec la deuxième meilleure performance européenne de l’année (49’’13) mais devez vous contentez d’une 8ème place en finale, handicapé par vos blessures.

Comment avez-vous vécu ces championnats d’Europe à Barcelone ?

C’était compliqué mais ça ma décomplexé. Quand on arrive dans une compétition européenne pour jouer une médaille et qu’on ne l’a décroche pas ça se complique forcément psychologiquement. D’un autre côté ça m’a permis d’ouvrir les yeux car j’étais vraiment diminué physiquement et je me suis rendu compte que malgré ça la porte des 48 secondes était toute proche. C’est une acquisition d’expérience importante pour la suite et je suis maintenant beaucoup plus sûr de moi. Ces championnats resteront ma première grande finale en sénior, c’est comme cela que je veux m’en souvenir…

Fin 2010 une opération lourde…

Oui en octobre 2010, je me fais opérer à trois jours d’intervalle d’une double hernie inguinale. Il a fallu aller à Cap Breton pour la rééducation et faire avec la douleur à la reprise de l’entrainement. J’en ai profité à ce moment pour revenir sur Belfort quelques temps me ressourcer un peu. Mais à l’heure actuelle toutes les douleurs ont disparues.

Le 21 janvier 2011 le cauchemar continu vous êtes suspendu pour une durée de six mois par l’agence antidopage française pour « no-show »*…

En effet, j’ai écopé de trois avertissements. A l’époque j’en ai reçu un premier car je n’ai pas pu répondre à un courrier nécessitant une réponse sous sept jours (il à été envoyé à Belfort alors que j’étais à Paris). Un second avertissement m’a été donné car je n’ai pas rempli dans les temps mes comptes rendu sur un logiciel de la fédération. Et le dernier concerne le manquement à un contrôle anti-dopage sachant que j’ai été contrôlé sept fois en 2010.

* « no show » : Lorsqu’un athlète n’est pas « visitable » par un médecin de l’agence, dans un lieu et à horaire précis.

A partir du 5 Juin, vous bénéficiant d’une période creuse entre deux jugements où vous pouviez recourir. Vous signez deux chronos au-delà des 52 secondes.

Inquiet à ce moment là ?

Au contraire, quand on m’a demandé de courir à Besançon pour le meeting Chronostar je ne m’entrainais pas. J’ai fais l’effort de venir car c’était la première édition d’un grand meeting dans la région. Je fais 52’’ sans entrainement, ça montre mon potentiel !

En novembre 2011, sous pression de l’IAAF, la Tribunal Administratif du Sport prolonge de six mois la suspension en prenant pour date le 5 Juin 2011.

Le 4 décembre à minuit vous pourrez reprendre la compétition, une délivrance ?

C’était une période très compliquée pour moi. Heureusement j’ai eux beaucoup de soutient de la part de la famille, des amis, du club, des collectivités (Ville de Belfort, Conseil général, Pays Montbéliard Agglomération...). C’est un apprentissage du haut-niveau. A l’heure actuelle je n’ai plus envie de penser à tout ça. Je veux partir de sur de nouvelles bases et montrer que je serai encore plus fort. C’est une grosse parenthèse de ma vie qui m’a appris à relativiser.

Londres 2012 en ligne de mire ?

Oui c’est certain. J’ai loupé Pékin de peu, aujourd’hui j’ai les crocs ! Pour moi Londres c’est l’apothéose ! Mais pas que. Je pense aussi aux championnats d’Europe de cet été. Ce que je veux c’est que les personnes qui m’ont soutenu tout au long de mon parcours se disent qu’elles ont eux raison de croire en moi.

Un record perso en 49’’13, des minimas fixés à 49’’11.

Ca vous fait peur ?

J’ai fais 49’’13 aux championnats de France en étant blessé, ce jour là je n’avais qu’une envie : courir en 50’’. Après si je vais aux Jeux pour courir en 49’’, ce ne sera pas la peine de me regarder (sourire).

Un agenda de prévu pour cette saison qui débute ?

Peut-être une sortie hivernale sur 200m ou 400m. Pas sur 800m, je travail énormément la puissance, la vitesse et l’explosivité en ce moment. En janvier je pars en stage en Afrique du Sud où je suis en train d’y prévoir une compétition.

Ancien détenteur du record de France junior du 800m en 1’47’’21, un retour aux sources reste envisageable ?

Oui c’est envisageable. Si je fais une médaille aux Jeux, c’est sûr qu’il sera difficile de lâcher le 400mH l’année d’après mais un retour sur 800m reste dans mes plans. Je fais parti d’un groupe sur l’INSEP où il y a des coureurs de 800m, je connais mon niveau. On verra au moment voulu, on est à l’abri de rien…