Paris libérée
« J’aimerais monter sur le podium du concours de saut en hauteur qui devrait se jouer à 1.74m, 1.76m. J’ai regardé les qualifiées, il y a deux filles à 1.74m et ensuite on est cinq à 1.72m ». Un objectif tout à fait réalisable pour Laure Paris qui se sait capable de franchir des grosses barres depuis une séance mémorable à l’entraînement. « Vu ce que j’ai déjà fait à l’entraînement, fin juin, j’ai relativement confiance en mes capacités ». En délicatesse avec sa course d’élan depuis sa rupture du tendon d’Achille lors des France Jeunes de l’été 2004, Laure sautait avec les freins serrés : « Je me suis blessé en pleine course d’élan, sur ma deuxième foulée. Depuis je sautais toujours au ralentie. Mais depuis cette fameuse séance d’entrainement où j’étais en super forme, j’ai eu comme un déclic. Ce jour là, j’ai franchi sur 5 appuis de belles barres. On a donc bossé dans ce sens en réduisant ma course d’élan tout en cherchant à s’engager à fond. Dès la première compétition je refranchis 1.71m à Belfort et 1.72m la semaine suivante à Chalons sur Saône ». Un déclic qui vient à temps et remotive Laure après plusieurs années de disette suite à sa blessure. « Avoir enfin régler ma course d’élan m’ouvre de nouveau les portes des podium. Maintenant je dois simplement utiliser ma motivation pour perfer et plus me battre contre mon appréhension ». Une Laure Paris libérée qu’on espère voir monter sur le podium pour définitivement oublier cette saison 2004.

Jimmy Ribal : se faire plaisir avant tout
Après avoir connu le haut niveau dans la catégorie junior en 2000 avec un record de Franche Comté du 800m et une sélection internationale, Jimmy revient petit à petit à son niveau après une double blessure de fatigue.
« 2000 restera ma meilleure année, je bats en 1’51’’4 le record de Franche Comté junior du 800m détenu jusqu’alors par Jacky Boxberger. Ce fut une surprise totale. J’étais présent aux régionaux pour faire le lièvre pour mon frère Yohan, Yann Radreau et Stéphane Chary, les cadors du moment. Je ne devais faire que 600m et finalement j’étais tellement bien que j’ai fini devant tout le monde ». Qualifié directement pour les France Junior, Jimmy s’offrira un nouveau record personnel en finale avec 1’50’’86 et une médaille d’argent. « Là-dessus je me retrouve sélectionné pour un match Italie Espagne Grande Bretagne à Grosseto en Italie où je me classe 4^ème en 1’52’’69, de quoi finir la saison en beauté et me remotiver pour reprendre l’entraînement pour ma première année espoir ». Malheureusement et sans pouvoir l’expliquer, Jimmy amoindrie se blesse à l’entraînement : double fracture de fatigue au niveau du tibia. « J’ai dû tout stopper pendant un an pour me remettre. Depuis je cours un peu après mon niveau. Malgré un beau 1’49’’6 début juillet 2003 lors d’un meeting de sélection, jusqu’à la saison 2005, j’ai enchaîné les hauts et les bas. Là ça revient tout doucement mais plus régulièrement. Je n’ai aucun objectif pour ces championnats si ce n’est me faire plaisir ».

Avec l’expérience brute de l’athlète coupé dans son élan, Jimmy a beaucoup appris depuis sa blessure et sait que l’important finalement ce n’est pas de perfer mais de pouvoir participer.

Brachotte : casser son bridage

Après une année 2005 quasi blanche suite à une envie mal placée de changer de coach, Sylvain est retourné sous la protection de Michel Grain. « J’ai perdu 6 mètres de moyenne en voulant voir si l’herbe était plus belle en Alsace. J’ai fait une belle erreur et depuis je bosse dur pour revenir à mon niveau 2004 ». Une année qui avait vu le lanceur de javelot du MBA se classer 9^ème des hivernaux et 9^ème aux nationaux avec un record à 65.63m. « 2005-2006 n’a été qu’une grosse année de fatigue. J’étais passé à 11 séances par semaine tout l’hiver pour finalement arriver épuisé en début de saison. Aussi incroyable que ça puisse paraître j’ai mis presque 1 an et demi avant de récupérer totalement de ce régime de fou furieux et c’est seulement depuis début 2007 que je peux relancer correctement ». Maintenant complètement rétabli et repris en main par le coach mandubien, Sylvain repasse régulièrement les 60m mais sans jamais sortir la performance. « Je suis comme qui dirait bridé par mon envie de renouer avec ce que j’appelle l’inconnu : lancer au-delà de ce que j’ai déjà fait. Je cours un peu après ses 63-65m et finalement je ne lance pas relâché. Un relâchement nécessaire pour lancer loin ». Une régularité qui devrait logiquement payer un jour ou l’autre. « On ne peut pas enchainer plusieurs concours en enfilant les javelots dans un cerceau à 61m. Il y a forcément un jour où ça va sortir plus loin. Je me sens fort et je vais à Tourlaville pour améliorer ma meilleure performance de la saison. Ce qui découlera de ça sera du bonus ». Un bonus qui pourrait ressembler à une place en finale mais Sylvain Brachotte préfère pour l’instant se concentrer sur la performance.