mba.athle.com : Fadil tu viens d’être sacré champion de France Elite et d’être sélectionné dans l’équipe du relais 4x400m français pour les Europe en salle, qu’elle est ton sentiment sur cette saison hivernale :

Fadil Bellaabouss : Je suis satisfait, parce que ma saison avait mal commencé. Je traînais une tendinite depuis un moment sur le coté droit du genou. Mais on a bien bossé, on a changé de façon de s’entraîner grâce à un parfait partenariat entre Didier Georges mon préparateur physique, Adrian Stan en technique haies et René Breney pour les séances de courses.

Tu débutes ta saison sur deux belles performances. Un début parfait qui ne pouvait que bien te placer pour le titre national…

Je suis plus fort physiquement. En technique de course, j’ai également beaucoup progressé. Fin janvier je fais ma première sortie à Vittel et je réalise 48’’12 sans forcer. Une semaine plus tard, j’enchaîne avec Macolin et là je fais un bon chrono (47’’41) mais je reste un peu sur ma faim. Et enfin aux « Elite » je ne jouais que le titre du 400m, même si les minima des Europe me faisaient les yeux doux. En série, je réalise à quel point j’ai progressé en vitesse en battant mon record personnel sur les 200 premiers mètres avec un temps de passage de 21’’7. C’était l’un de mes points faibles et j’ai fait de gros progrès, bilan 47’’33. La suite s’est passée comme prévu. Je gagne la finale avec de la marge.

Tu remportes ton premier titre toutes catégories, ressens tu une différence par rapport à tes 4 titres déjà acquis en espoir et junior ?

Ce titre m’a donné une vraie valeur athlétique. C’est un titre Elite, un titre de pro si on peut dire. En plus j’avais à cœur de gagner pour mon club. Hervé Paris se blesse alors qu’il pouvait faire un truc. Jessica Muller passe un peu au travers. Alors je me devais de ramener le premier titre du MBA en Elite.

Mais c’est vrai que ce titre a bien plus d’importance que les autres. Je tiens d’ailleurs à remercier tous ceux qui m’ont félicité à mon retour, notamment, monsieur Chevènement, maire de Belfort.

Et puis en prime tu récoltes une deuxième sélection en équipe de France pour un grand championnat après les Monde en salle de Moscou en 2006, quels y seront tes objectifs ?

Les championnats d’Europe c’est un peu la cerise sur le gâteau. Alors je vais là bas sans réelles ambitions, même si quand je cours c’est pour gagner. Mais bon c’est clair, qu’on va avant tout se concentrer sur le podium. Je fais essayer de motiver les autres relayeurs pour tout donner.

Et en attendant le départ qui aura lieu mercredi, tu continues ta préparation et ta vie normalement ?

Oui, là je suis en période de stage à la Caisse d’Epargne dans le cadre de ma formation en BTS à Notre Dames des Anges. Je tiens d’ailleurs à remercier la caisse d’Epargne et mon lycée qui me soutienne dans mon projet sportif en aménageant mes heures de cours et de travail. Je me sens bien dans cette formation et grâce à cela, j’ai une vie équilibrée. Je remercie aussi mes partenaires qui me facilitent pas mal les choses: Nike, Gaz de France, le Conseil général du Territoire de Belfort, le Conseil Régional et la ville de Belfort.

Tu es fidèle à ton entraîneur et à ton club, tu réussis sportivement, finalement tu es l’exemple à suivre au Montbéliard Belfort Athlétisme. As-tu des conseils à donner à tes coéquipiers de club ?

J’ai toujours été fidèle à mon club, je me sens bien à Belfort, j’y ai tout sur place. Je voudrais simplement dire qu’avec un peu de sérieux et de boulot on arrive à beaucoup de chose. Je ne cache pas qu’il faut un peu de qualité physique mais j’en vois régulièrement au club qui ont tout pour réussir. Il faut juste s’accrocher et continuer, ensuite tout est possible. A côtoyer les « stars » françaises en équipe de France, on s’aperçoit vite qu’ils sont tous heureux d’être là. Ce sont, tous, des bosseurs qui récoltent le fruit de leur travail par une sélection internationale. Il n’y a que le boulot qui paie.

Pour information et curiosité peux tu nous résumer ta dernière séance d’entraînement ?

Alors jeudi, c’était orienté « vitesse » pour préparer au mieux les championnats d’Europe. Avec Laurent Fleury on a fait : 150m (récup 3’30) – 80m (récup 6’) 120m (récup 3’) 60m (récup 6’) 100m (2’30) 50m, à la vitesse d’un 400m à fond.

Je ne me souviens pas de mes temps sur 60m et 50m mais pour le reste, mes temps ont été les suivants : 150m en 15’’8, 80m en 8’’8, 120m en 12’’9 et 100m en 11’’2.

Je m’entraînerais ensuite tous les jours jusqu’à mercredi en faisant je pense des courses en côte, simplement pour entretenir mes acquis.